Les ménages d’outre-mer dépensent moins qu’ailleurs en France


La part consacrée aux dépenses essentielles, comme l’alimentation, les transports et les communications, prend une plus large place dans les bugets des ménages d’outre, d’autant plus plus dans les familles mono-parentales. C’est l’une des tendances relevée au terme de l’enquête “Budget de famille” de l’Insee en 2017.


En Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion, les ménages dépensent en moyenne 23 000 euros par an, soit à 14 à 17 % de moins que dans les départements de l’hexagone. Cette différence s’explique par la plus forte part de familles monoparentales dans les DOM, et surtout par des revenus disponibles plus faibles, alors même que les prix à la consommation sont plus élevés. 

Le transport, comme partout ailleurs, compte parmi les premières dépenses des ménages, mais à un niveau supérieur dans ces DOM, aussi bien aux Antilles qu’à Mayotte.  Les dépenses de carburant pour les transports pèsent aussi plus lourd (9% du budget), alors qu’elles sont deux fois moins élevées que dans les ménages les plus aisés. Les dépenses de communications sont aussi plus importantes (4 à 5% du total), du fait des tarifs plus élevés des opérateurs en Outre-mer. 

Un cinquième du budget pour l’alimentation

Pour les dépenses liées à l’alimentation, on retrouve des niveaux similaires à ceux de l’hexagone (environ 16% du budget), sauf à Mayotte où l’achat de nourriture mobilise presque un quart du budget des ménages. Quant au budget consacré à l’alcool et au tabac,  il reste plus faible en proportion que dans l’hexagone, avec un exception notable à la Réunion, où la part est équivalente. 

Les très fortes inégalités de revenus entre ménages les plus riches et les plus pauvres observées dans ces départements se retrouvent dans les dépenses. Aux Antilles-Guyane et à la Réunion, les 20 % de ménages les plus aisés dépensent au moins trois fois plus que les 20 % de ménages les plus modestes (2,4 fois plus dans l’hexagone). A Mayotte, c’est 4,7 fois plus.

Lorsqu’on est modeste, on privilégie les dépenses essentielles : les ménages réunionnais les plus pauvres consacrent plus de 20% de leurs dépenses aux produits alimentaires. Les ménages les plus aisés se différencient surtout par une part plus conséquente du budget consacré aux transports. 

Des familles monoparentales moins dépensières

Si l’on raisonne maintenant en unités de consommation (UC), c’est à dire les personnes qui composent ces ménages pondérées par leur poids dans les budgets, d’autres différences apparaissent. Le niveau de dépenses est moins élevés dans les familles monoparentales : 14 000 euros à La Réunion par UC, soit 25 % de moins que dans les autres ménages. Cette différence s’observe aussi dans les départements de l’hexagone, mais à un niveau moindre (16%), comme aux Antilles et en Guyane. 

En Guyane, la différence la plus marquée avec les autres départements concerne le logement. La part consacrée aux loyers et aux factures d’électricité atteint 19,3% (16,3% dans l’hexagone). Elle a fortement augmenté depuis la précédente enquête Budget de famille, en 2011, passant du troisième au premier poste de dépenses.

Sources : 

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