Une vision plus précise de la pauvreté à la Réunion


Les familles pauvres sont majoritaires à Salazie, Cilaos et Sainte-Rose. Mais aucune commune de l’île, pas même la Possession, n’échappe à des situations comparables à l’échelle des micro-quartiers. Cette cartographie apporte un éclairage plus nuancé sur la distribution de la précarité dans l’île.


Plus du tiers des habitants de la Réunion (37%) vit sous le seuil de pauvreté, alors que la moyenne nationale s’établit à 14,6% en 2019. Cette situation de précarité (moins de 1 102 euros par mois pour une personne seule) touche même plus de la moitié des ménages dans trois communes : Salazie, Cilaos et Sainte-Rose. Ailleurs en France, on ne connaît qu’une seule commune dans cette situation : le troisième arrondissement de Marseille. En réalité, ce cas de figure se retrouve probablement dans les plus petites communes, mais les règles du secret statistique empêchent l’Insee de les publier.

Ce tableau de la pauvreté à l’échelle communale montre une réalité assez floue. Car les familles vivant dans la précarité ne sont pas réparties uniformément sur le territoire d’une même commune. On peut s’en convaincre en analysant les données Filosofi de l’année 2019 à l’échelle des Iris, ces quartiers délimités par l’Insee pour diffuser les résultats des recensements. Mais on dispose depuis octobre dernier de données encore plus précises, diffusées selon un découpage du territoire en carrés de 200 mètres de côté. 

Toutes les communes sont concernées

Ces données “carroyées”, qui ont l’avantage de montrer la répartition réelle de la population sur le territoire, révèlent aussi que l’ensemble des communes de l’île comprend des quartiers très fortement marqués par la précarité. Ainsi, la Possession, commune en apparence favorisée avec “seulement” 26% de ménages pauvres, compte plusieurs secteurs avec une proportion de ménages pauvres supérieure à la moyenne départementale. 

Une partie de ces ménages vit dans une situation qualifiée de “grande pauvreté” (selon l’enquête Insee “Statistiques sur les ressources et conditions de vie” de 2018). Ils représentent 13,5% des réunionnais (2% dans l’héxagone), le plus souvent de familles monoparentales ou de personnes seules. 

Sources

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