Qui vit dans les 7 quartiers prioritaires de Martinique ?
Délimités il y a près de 10 ans afin de mieux cibler les actions de la politique de la ville, les quartiers prioritaires de Martinique accueillent 24 301 personnes en 2018, très souvent en situation de précarité.
Même si les quartiers prioritaires ne recouvrent pas exactement toutes les poches de pauvreté des aires urbaines, ils sont un bon indicateur du degré de concentration de la pauvreté. En Martinique, celle-ci est polarisée à Fort-de-France, avec 80% de la population des quartiers prioritaires, soit près de 20 000 habitants. L’essentiel des logements concernés est situé dans les quartiers ouest, Sainte-Thérèse, Bon-Air, Haut-Dillon et Volga. Trois autres communes accueillent des quartiers de ce type, peuplés chacun de moins de 2000 habitants : Le Lamentin, Le Robert et Sainte-Marie.
2 000 bénéficiaires du RSA
Les Quartiers Ouest de Fort-de-France présentent la situation la plus préoccupante, avec 46% de ménages pauvres. On y dénombre plus de 1 700 chômeurs fin 2022 selon Pôle emploi, et près de 2 000 bénéficiaires du RSA. Le revenu annuel médian y est le plus faible (14 080 euros), alors qu’il dépasse 16 000 euros dans le quartier Haut-Dillon, ce qui reste très proche du seuil de pauvreté. Dans ces conditions, les aides versées par la CAF sont essentielles. En 2021, elles permettaient de couvrir plus de 14 000 personnes des quartiers prioritaires, dont 5000 enfants.
Moins de 7% de la population
La plupart de ces quartiers ont perdu des habitants entre 2013 et 2018. Même si cette tendance démographique généralisée en Martinique, elle est très prononcée dans les quartiers ouest, qui ont perdu près de 2000 habitants en cinq ans, et surtout Volga (3 276 habitants en 2013, 2624 en 2018). Enfin, si l’on se place dans un contexte plus large, moins de 7% de la population martiniquaise vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. C’est deux fois moins qu’en Île-de-France. C’est aussi le département d’Outre-mer le moins durement touché par la précarité.