Que deviennent les jeunes qui ont quitté leur Guadeloupe d’origine ?
45% des jeunes adultes de 20 à 34 ans nés en Guadeloupe vivent hors de l’archipel, selon le recensement de 2019. Ils sont plus mobiles que leurs aînés, dont 32% seulement ne vivent plus dans leur département de naissance.
Parmi les 34 011 jeunes guadeloupéens installés dans d’autres départements français. 5% d’entre eux sont installés à Paris. C’est dans cette commune qu’ils sont les plus nombreux. Et d’une manière générale, ils sont fortement surepéresentés en Ile-de-France : 54% des jeunes guadeloupéens y vivent, alors que la région concentre seulement 18% de la population française. Outre à Paris, ils sont installés principalement à Créteil, Cergy, Saint-Denis, Evry et Noisy-le-Grand.
Près d’un millier de jeunes adultes vit également à Toulouse, la “ville rose” restant, juste après Paris, la destination favorite des ultramarins (plus de 4 000 personnes de 20 à 34 ans nés dans un DROM y habitent en 2019).
Des inégalités d’accès à l’emploi, à diplômes équivalents
Comparés aux jeunes de 20 à 34 ans restés en Guadeloupe, ils sont mieux insérés sur le marché de l’emploi : 65% des actifs ont un emploi, contre 47% de ceux restés dans l’archipel. Ils sont aussi plus diplômés : Les 20-34 ans nés en Guadeloupe qui ont obtenu un diplôme de niveau Master ou supérieur sont deux fois plus nombreux en dehors de l’archipel.
Malgré tout, les natifs de Guadeloupe qui quittent l’archipel sont plus souvent au chômage que les jeunes adultes originaires d’autres départements : 17% sont chômeurs en 2019 contre 9% des natifs d’Ille-et-Vilaine, par exemple. Et même lorsqu’on isole les détenteurs d’un diplôme de niveau Master ou supérieur, un écart important subsiste : 12% des jeunes adultes nés en Guadeloupe était au chômage en 2019, contre 7% en moyenne nationale. Cette inégalité d’accès à l’emploi est vécue de manière quasiment identique par les jeunes adultes nés en Martinique (11%). Aucun autre département français n’affiche un taux supérieur à 10% sur cette catégorie de jeunes adultes diplômés.
Si les données du recensement ne permettent pas d’apporter davantage d’éléments sur les raisons de ces inégalités, on peut interroger leurs effets sur le parcours de mobilité des jeunes guadeloupéens. Les premiers éléments de l’enquête “Migrations, Famille et Vieillissement” de 2020 indiquent qu’un tiers des natifs de Guadeloupe qui y résident sont revenus s’y installer après une expérience migratoire de plus de 6 mois.
Source :
- Insee (RP2019 – Fichiers détail)