A Saint-André et Saint-Denis, des mères de familles Mahoraises au statut précaire
9 041 habitants de la Réunion sont nés à Mayotte, selon les données du recensement Insee de 2019. La moitié d’entre eux réside à Saint-Denis et Saint-André. On peut même considérer qu’ils y sont « sur-représentés » par rapport à la répartition globale de la population.
La commune de Saint Denis, qui ne rassemble que 17,9% de la population du département, accueille près de 35% des Réunionnais nés à Mayotte, soit un peu plus de 3 000 personnes. La commune Saint-André abrite 17,1% des natifs de Mayotte. Ils sont également sur-représentés, à un moindre degré, à Saint-Louis et Saint-Benoît. A l’inverse, les Mahorais sont particulièrement sous-représentés à Saint-Paul, qui concentre 12% de la population du département mais seulement 3% des habitants nés à Mayotte.
A Saint-André, ces 1 548 Mahorais de naissance représentent un cinquième des habitants nés hors de la Réunion . Dans cette commune, le profil social des Mahorais est aussi légèrement différent de Saint-Denis : 36% d’entre n’ont aucun diplôme, mais moins de 26% parmi ceux vivant à Saint-Denis. Ils vivent plus souvent en logements HLM (55,5%), que l’ensemble de la population de Saint-André (19%).
Des familles monoparentales en logements sociaux
Le modèle des familles monoparentales gérées par des femmes domine très largement : Près de 60% des Réunionnais nés à Mayotte vivent au sein de ces familles sans père au foyer.
Du point de vue du recensement, ce profil des mères mahoraises célibataires est probablement ce qui différencie le plus cette population des autres vivant à la Réunion. On en dénombre près de 1 800, principalement à Saint-Denis et Saint-André. Leur situation apparaît plus précaire que la moyenne des mahorais de la Réunion. Dans plus de 70% des cas, elles sont au chômage (39,5% à Saint-Denis, 51,1% à Saint-Pierre) ou se déclarent mères au foyer (43,5% à Saint-André).
Si l’on poursuit cette analyse à une autre échelle, on peut identifier un secteur de prédilection des natifs de Mayotte : le quartier “Chemin du Centre” à Saint-André, au nord-est du centre-ville. 820 personnes nées à Mayotte y vivent. Ils représentent la moitié des habitants nés hors de l’île. Les trois quarts d’entre eux résident dans des logements sociaux.
Pour autant, il serait exagéré de parler d’un “quartier mahorais” (ils ne représentent que 11% des habitants de cet iris). A Saint-Denis, les natifs de Mayotte sont davantage répartis sur l’ensemble de la commune, mais deux iris se distinguent : “Le Bas des Rampes-La Chaumière” (345 personnes) et “Le Bas de la Rivière” (246). Difficile, là aussi, d’y voir des quartiers mahorais, d’autant moins que les natifs de l’hexagone y sont par exemple deux fois plus nombreux.