A Mayotte, 66% de la population vit dans un quartier prioritaire
La pauvreté est tellement répandue à Mayotte que l’essentiel de la population vit dans un quartier prioritaire de la politique de la ville : 170 801 personnes en 2018. Malgré l’ampleur du phénomène, les données disponibles sont plus parcellaires que dans les autres départements.
Selon le dernier constat dressé par l’Insee de Mayotte, en 2017, les 36 quartiers prioritaires accueillent alors des logements plus souvent surpeuplés (71% contre 57% dans le reste du territoire). Mais les profils de leurs habitants diffèrent assez peu du reste de la population. Plusieurs quartiers semblent toufefois cumuler une grand nombre de fragilités : Ongoujou, Majicavo Koropa, Longoni, Kawéni, Kahani et Miréréni.
L’écart entre les quartiers les plus précaires et les plus favorisés s’est accentué entre 2012 et 2017. L’Insee observe un situation dégradée dans les secteurs qui cumulent le plus de handicaps. C’est le cas par exemple du village de Dzoumogné, sur la commune de Bandraboua.
Chacune des 17 communes du département comprend au moins un quartier prioritaire, pour lesquels des “contrats de ville” sont signés avec l’Etat et d’autres partenaires de l’action sociale. Cette politique de la ville est probablement la première des politiques publiques déployées dans les quartiers fragiles. Mais elle ne s’est réellement structurée qu’en 2019, avec la création d’un GIP Politique de la Ville « Maoré Ouvoimoja ».
Sources :
Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), Atlas des quartiers prioritaires de la politique de la ville, 2022.
Ah-Son D., Baktavatsalou R., Quatre profils contrastés de quartiers – Les 36 quartiers prioritaires de la politique de la ville à Mayotte, Insee Analyses Mayotte, 2017
Thibault P., Les villages de Mayotte en 2017, Insee Analyses Mayotte, 2019