En Guyane, les grossesses adolescentes sont en léger recul en 2022


890 jeunes filles de moins de 20 ans ont donné naissance à un enfant en 2022. Soit près de 12% de l’ensemble des naissances enregistrées en Guyane. C’est 10 fois la proportion observée dans l’hexagone, et deux à trois fois plus qu’aux Antilles et à la Réunion. La maternité précoce parmi les adolescentes de moins 18 ans a légèrement baissé.


Chaque année dans les départements d’Outre-mer, un millier de jeunes filles, encore mineures, doivent interrompre leur scolarité pour donner naissance à un enfant. Dans certains cas, cet événément charnière peut offrir un changement de statut social. Mais, outre les risques médicaux et psychosociaux, cela contribue à moyen terme à renforcer la précarité en retardant l’entrée dans la vie active.  

Au même titre que Mayotte, la Guyane reste marquée par une très forte proportion de grossesses précoces. Afin d’en mesurer précisément les évolutions; il est possible d’analyser les données brutes de l’état civil, que l’Insee met à disposition chaque année depuis 2018. Ainsi, en 2022, 890 jeunes filles de moins de 20 ans ont donné naissance à un enfant. Cela représente près de 12% de l’ensemble des naissances enregistrées en Guyane, soit 8 fois la proportion observée dans l’hexagone (1,5%), et deux à trois fois plus qu’aux Antilles et à la Réunion. 

Parmi ces jeunes filles, les mineures sont particulièrement nombreuses : environ 5% de l’ensemble des naissances (0,4% dans l’hexagone). La situation a peu évolué depuis 2018, même si les chiffres de 2022 indiquent une baisse assez sensible.  Les données diffusées par l’Insee ne précisent pas l’âge des mères en dessous de 17 ans. Selon le réseau de santé périnatale de Guyane, le département compte “40 fois plus de grossesse chez les moins de 15 ans qu’en métropole” et “20% des collégiennes en situation de grossesse ont été descolarisées” en 2017-2018. 

Malgré l’image commune des femmes surinamaises venant accoucher à Saint-Laurent du Maroni, la maternité précoce est d’abord une réalité guyanaise. Plus de la moitié des naissances (53%) sont le fait de femmes de nationalité étrangère. Mais la proportion est plus faible parmi les jeunes mères de moins de 20 ans : moins de 37% d’entre elles sont de nationalité étrangère.

Si l’essentiel des naissances a lieu tout au long de l’année, on observe depuis 2018 une forme saisonnalité pour une partie d’entre elles, avec un pic au second semestre. Ce type de constat peut permettre d’orienter des actions de prévention durant les périodes où les comportements à risque sont plus fréquents, et notamment en Guyane durant les fêtes de fin d’année et la période du carnaval, en janvier et février.

Enfin, les fichiers d’état civil fournissent des éléments sur le profil du père. On observe que l’écart d’âge entre les deux parents est toujours plus élevé pour les mères de moins de 20 ans (5 ans en moyenne) que pour l’ensemble des naissances (4 ans). On observe les mêmes écarts dans les autres départements d’outre-mer comme dans l’hexagone.

Source:

  • Insee (Fichiers détail de l’état civil, 2018 à 2021)

Sur le même thême